J’ai voulu être poète.
Je pris donc des cours.
Je n’ai pas eu de problème avec les opérations de ponctuation du corpus poétique selon la forme poématique.
Je savais bien qu’une fois qu’il y a eu débrayage énonciatif on peut se pencher sur les deux opérations de repérage grammatical que sont l’anaphorisation et la deictisation.
(Alors que la deictique n’est qu’un renvoi à la situation de l’énonciation comme chacun sait.)
J’ai appris qu’il n’y a pas d’accent sur un prolitique, par contre, il peut y en avoir un sur un enclitique.
(C’est toujours bon à savoir.)
L’analyse des morphèmes lexicaux que sont les affixes m’ont toutefois amené à quelques réflexions sur les métaboles parmi lesquelles comptent les métasémèmes.
(Qui sont, vous le savez certainement, des tropes dont les trois principaux sont la métonymie, la synecdoque et la métaphore.)
J’ai parlé longuement avec mon professeur de poésie de la sémentème et du virtuème d’où découle l’archisémème correspondant naturellement à un archilexème de bon aloi.
C’est alors que surgit la problématique de l’actant aboutissant à la valance du noyau syntaxique de l’investissement thymique créant ainsi des espaces hétérotopiques
(Ce qui, je dois bien l’avouer, nous a fait beaucoup rire.)
Fort de mon savoir poétique tout neuf,
Je me suis alors autorisé à l’élaboration d’une structure axiologique figurative du plus bel effet.
Nul besoin de vous préciser que l’isotopie au niveau de sémantème m’ont permis cette cohésion que les axiologies réalisent en idéologie.
Mes premiers textes furent parfaits.
(Aussi bien au niveau de la métaphore in praesentia qu’absentia.)
Mais il manquait un je ne sais quoi.
Mes poésies demeuraient, comment dire, lettre morte.
Je les retravaillais nuits et jours.
Mon professeur les trouvait excellentes.
Il en a même proposé en dissertation à ses nouveaux élèves.
Et il en a pris une en exemple lors d’un séminaire consacré à l’axe paragmatique de la signifiance.
C’est dire.
Pourtant.
Je me désespérais.
C’est alors que j’ai rencontré un ami dans un colloque de poétique bréviaire.
Il m’a conseillé un sage vivant à Alexandrie qui pourrait certainement me donner de précieux conseils sur l’art poétique.
Je pris l’avion sitôt le lendemain.
Le sage a lu mes poésies.
Je lui ai demandé quelle était la recette d’un bon poème.
Il a souri d’un air moqueur,
Et il m’a simplement montré mon cœur.
Quel con.