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18 avril 2011 1 18 /04 /avril /2011 00:00

Au centre où va ma fille, il y avait un petit garçon autiste qui avait la particularité de se frapper violemment, de se mordre, de se griffer. Il ne parlait pas, juste il criait. 
Cet enfant, c’était une vraie plaie, dans tous les sens du terme.

Il s’appelait Johan.

Ses parents l’ont abandonné alors qu’il était tout petit, en fait, dès qu’ils se sont aperçus de l’ampleur de son handicap. Avant, ils avaient divorcés bien sûr. Puis sa mère l’a mis à la DASS, parce qu’elle avait certainement encore envie de vivre.

Johan, il allait au centre la semaine, et le week-end de famille en foyer d’accueil.

La première fois que je l’ai vu, il avait dix ans ; il en paraissait six.

Il était couvert de bleus, de morsures, de griffures. Un visage sans expression, des yeux vide de tout, recroquevillé dans les bras de Jacques, un éducateur. C’était le seul à pouvoir le calmer. Peut-être parce qu’il l’aimait.

On ne savait jamais si Johan comprenait ce qu'on lui disait. On ne savait jamais ce que Johan pensait, et si seulement il pensait. Johan, c’était comme une bête sauvage.

Jacques lui donnait à manger, comme si c’était un moineau.

Je peux vous garantir que voir un jour Johan dans sa vie, ça vous laisse une boule d'aiguilles dans le fond de la gorge.

La dernière fois que j’ai vu Johan, il avait quatorze ans, il en paraissait huit, à tout casser, et il se cassait tout.

Nous étions au repas de fin d’année, après le fameux spectacle de fin d'année, Johan était blotti dans les bras de Jacques, et Jacques lui parlait doucement en lui caressant la tête, il lui expliquait que c’était la dernière année qu’il venait au centre, que l’année prochaine, il irait dans un autre centre, un centre mieux, plus adapté pour lui, qu’il y aurait des gens qui s’occuperait bien de lui, et que lui, Jacques, il viendrait le voir de temps en temps, Johan avait son visage de d’habitude, sans expression, avec ses yeux tout vide de tout, juste une petite larme coulait de son œil droit.

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17 avril 2011 7 17 /04 /avril /2011 00:00
Au sixième étage,
l’ascenseur vous pose dans un autre monde,
tout bariolé,
avec des girafes qui courent le long des murs
et pleins d’oiseaux multicolores autour qui les embêtent,
il flotte une douce musique,
c’est calme,
sans que vous sachiez pourquoi vous vous sentez mal,
sur les portes sont punaisés des dessins,
c’est des bonshommes plus grands que des maisons
avec des têtes énormes et difformes,
la plupart sans cheveux,
c’est un enfant dans une bulle en forme de cœur,
c’est un monstre qui dévore un oiseau,
c’est un crâne informe à côté d’une petite fille qui pleure,
c’est une bête qui explose dans un feux d’artifice de couleurs,
c’est une maison toute petite si loin
avec un arbre à côté qui n’a plus de feuille
et une petite fille en haut à gauche qui tient un ballon rouge
et des pieds qui ne touchent déjà plus le sol,
c’est un Picasso égaré qui pendouille à sa punaise,
alors que vous alliez pousser la porte battante,
celle-ci s’ouvre toute seule,
c’est un enfant à vos pieds
qui vous regarde de ses grands yeux clairs,
il est chauve,
vous vous poussez pour laisser passer son copain
qui le suit avec difficulté
obligé qu’il est de traîner derrière lui
un espèce de porte manteau métallique sur roues
d’où pend deux flacons à moitié vides,
et on est bien content d’avoir été un enfant en bonne santé,
et il y a un couloir long comme la mort avec des portes de chaque côtés,
on a mis des couleurs sur les portes,
et derrière les portes,
il y a des enfants qui dessinent,
et vous arrivez chez les tout-petits dans leurs tupperwares,
vous cherchez tout de suite des yeux
le quatrième boxe en partant de la droite,
vous accélérez les pas autant que votre cœur ;
et vous voyez votre fille.
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15 avril 2011 5 15 /04 /avril /2011 00:00

La petite fille qui n’est pas pareille,

Elle n’a pas su tout de suite qu’elle n’était pas pareille,

La petite fille qui n’est pas pareille,

Parce que dans la tête de la petite fille qui n’est pas pareille,

Ce n’est pas bien rangé,

Un peu comme si on avait posé tout en vrac dans sa tête

Et qu’on était parti comme des voleurs,

Il a fallu qu’elle attende longtemps,

Longtemps avant qu’elle sache,

Et c’était toujours ça de gagné.

 

Mais un jour, la petite fille qui n’est pas pareille,

Elle a demandé à sa mère :

Maman, pourquoi est-ce que je suis pas pareille ?

La maman de la petite fille qui n’est pas pareille, elle n’a pas su quoi répondre,

Elle a fait un  gros soupir,

Elle l’a serré fort dans ses bras et lui a dit que c’était comme ça,

Qu’on ne savait pas,

La petite fille qui n’est pas pareille, il faut lui répéter au moins mille fois les choses,

Parce qu’elle vérifie toujours au moins mille fois les choses,

Pour qu’elle soit vraiment sûre,

Elle est comme ça la petite fille qui n’est pas pareille.

 

Alors, elle a reposé la question à sa maman,

Maman, pourquoi est-ce que je suis pas pareille ?

Sa maman lui a dit d’aller demander à son père,

Parce qu’elle devait aller dans la cuisine et qu’elle n’avait pas le temps.

 

La petite fille qui n’est pas pareille,

Elle est allé demander à son père :

Dis papa, au fait, pourquoi est-ce que je suis pas pareille ?

Le papa de la petite fille qui n’est pas pareille, il n’a pas su quoi répondre,

Il l’a serré dans ses bras et lui a dit que c’était comme ça,

Qu’on ne savait pas.

(Il n’allait pas lui dire que c’était le bon dieu et tout ça,

Parce que le papa de la petite fille qui n’est pas pareille,

Il n’y croyait plus trop et qu’il aime pas trop raconter des histoires.)

 

La petite fille qui n’est pas pareille, elle a demandé :

Pourquoi tu pleures papa ?

(Parce qu’il y avait une goutte qui lui était tombé sur le bout du nez et qu’elle avait deviné.)

Parce que je t’aime et que tu es ma petite greune d’amour.

 

La petite fille qui n’est pas pareille,

Elle a souri,

De son petit sourire si charmant,

Parce que sa petite greune ça voulait dire sa petite grenouille,

Et la petite fille qui n’est pas pareille,

Elle aime bien être la petite greune de son père.

 

Et puis, elle a demandé combien de pains au chocolat il restait,

Ce qu’elle savait parfaitement,

Mais la petite fille qui n’est pas pareille, elle vérifie toujours les choses,

Au moins mille fois,

Tu le sais très bien a dit son Papa.

Cinq, a dit la petite fille qui n’est pas pareille.

Oui, cinq a confirmé le papa, qui n’en savait strictement rien mais qui faisait entièrement confiance à sa petite greune.

 

Alors, la petite fille qui n’est pas pareille a fait un bisou à son papa,

Elle a tendu ses deux bras devant elle,

Pour bien se protéger des obstacles,

Comme on lui a appris,

Et elle a filé dans sa chambre écouter Nostalgie.

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14 avril 2011 4 14 /04 /avril /2011 00:00
Les poètes, voici des gens qui sont gentils.
Je vous le garantis, ce sont de bons amis,
Car jamais, Ô jamais, ne leur arrivent-ils
D’écraser une mouche ou même des fourmis.
   
Celui qui parle en vers, on l’appelle poète,
Il donnerait sa vie pour trouver une rime.
Il aime à réciter dans des salons d’esthètes
Une composition qui vaut bien dix centimes.
   
Il parcourt les champs, les monts et puis les vaux
En reniflant des fleurs ; des lys, des héliotropes.
Il s’extasie aussi devant des petits veaux
Elevés sous la mère au destin d’escalopes.
   
Le cœur chargé d’émois, il rentre au crépuscule.
Il est prêt à noircir la page violine
Du feuillet quadrillé. La rime à pédoncule ?
Le voici qui hésite en pensant à Pauline.
   
 
Nota :
Je sais qu’il y en a qui vont chipoter pour la rime
"gentils" et "arrivent-ils"
mais n'empêche qu'à l'oeil, ça passe si on enlève le tiret.
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10 avril 2011 7 10 /04 /avril /2011 00:00
 

Jamais bouchère n’était plus à croquer que la bouchère de la rue des Martyrs.
Elle était aussi belle qu’une entrecôte dans le filet, et quand elle portait ses bas résilles, elle s’arrangeait toujours pour me faire voir un peu du haut de ses cuisses ainsi lardées, dans le seul but, je suppose, de me mettre encore davantage l’eau à la bouche et le sexe à la main, en un mot comme en sang, on ne pouvait pas dire que c’était du boudin, non, la bouchère de la rue des Martyrs était belle comme un cœur.

Elle tenait la caisse pendant que son gros boucher de mari taillait dans la barbaque.
Elle rayonnait tant et plus au milieu de toute cette viande morte, qu’il faut bien reconnaître que j’en étais tombé follement amoureux.
Chaque jour, je venais acheter une belle tranche de cœur dans l’unique but de m’approcher de la belle. Depuis mon enfance, le cœur est mon morceau préféré avec les choux de Bruxelles.

Ce petit manège durait depuis un mois, et ma bouchère n’avait pu manquer l’émoi qu’elle me causait, ne serait-ce qu’à travers les regards enflammés que je lui lançais et qu’elle ne faisait rien pour éteindre.

Un jour, je pris mon courage à deux mains, et alors que sa grosse vache de mari était dans ses frigos, je lui donnai rendez-vous pour le soir même dans l’impasse derrière sa boutique.
" Minuit " qu’elle me fit pour toute réponse.

Dire que j’y étais à minuit saignante ne serait pas exagéré puisque je m’y suis rendu sitôt sorti de la boutique.
Elle ouvrit la porte de derrière la boucherie à minuit dix, et me fit signe de la suivre en silence.
Ce que je ne manquai pas de faire et plutôt deux fois qu’une.

Je pénétrai à sa suite dans un immense frigo avant d’en faire de même avec elle.
Le froid n’avait pas calmé mes ardeurs, bien au contraire, et elle était chaude comme de la braise à faire cuire un troupeau entier de bœufs argentins.
Permettez-moi de ne pas vous en dire plus et de faire ainsi planer un certain mystère sur nos ébats parmi les quartiers de viande, votre imagination débordante se chargera bien de vous entraîner sur un terrain fangeux et salace pas très loin de la vérité.

Alors qu’elle me raccompagnait, je la suppliais de quitter son gros boucher de mari pour me suivre au bout du monde où je m’occuperais aux petits oignons de ses escalopes.
Elle m’a ri au visage en me déclarant que je pourrais avoir son corps autant que je le souhaiterais mais que jamais je n’aurais son cœur.
Je ne sais pas ce qui m’a pris, alors que je passais devant une étrange machine pleine de tubulures, j’ai saisi un os de gigot qui traînait dans une poubelle et lui ai fracassé la tête avec.
Elle est morte sur le coup d’une rupture dans l'échine.
Elle s’est affalée dans la sciure comme un vieux jambon de pays.

J’allais me sauver comme un lapin de La Garenne Colombes quand je m’avisai que la machine tuburulesque n’était autre qu’un broyeur incinérateur de déchets organiques.
Comme vous vous en doutez, mon ingénieux cerveau qui me sert à réfléchir m’a suggéré d’y enfourner la bouchère et tous ses accessoires, ce que je fis sans me prier.
Mais avant, j’ai procédé à une petite opération vengeresse de mon acabit.
Il n’a pas fallu plus de cinq minutes pour faire disparaître la cochonne ; c’est beau le progrès.
Je suis rentré chez moi, le cœur léger.

Le lendemain, je me suis rendu à ma boucherie favorite.
Le boucher était tout seul dans la boutique, la belle bouchère ne tenait pas la caisse, un autre cas de figure aurait pour le moins été fortement étonnant.
- Qu’est-ce que je vous sers ? qu'il me demande.
- Comme d’habitude, si vous avez.
- J’ai justement, et c’est le dernier. Et avec ça ?
Je clôturai la vente sur un " Ce sera tout " sans équivoque.
- Madame n’est pas là aujourd’hui, j’espère qu’elle n’est pas malade, que je m’inquiéte poliment.
Il poussa un long soupir, très triste pour un boucher.
Une lueur de meurtre traversa son regard comme une comète de Halley dans un ciel d’été.
Ah, comme je la connais bien cette comète, je la reconnaîtrais entre mille.
- Non, elle n’est pas malade, je pense même qu’elle doit péter la santé à l’heure qu’il est, et tel que vous me voyez là, je serais bon pour le rôle de Raimu si j’étais boulanger et si j’avais un chat à la con, enfin, si vous voyez ce que je veux dire.
Je voyais.
Pauvre boucher.
Mais de ma vie, jamais je n’ai dégusté un cœur aussi tendre que celui de la bouchère de la rue des Martyrs.

Toto.

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9 avril 2011 6 09 /04 /avril /2011 00:00
La poésie n’est plus ce qu’elle était.
Combien de fois ai-je entendu cette sentence ?
Oui combien de fois ?
Quatre ?
Cinq ?
Vingt fois ?
Allez savoir.
La poésie n’est plus ce qu’elle était, bon, et alors ?
OK.
C’est bon, La poésie n’est plus ce qu’elle était.
Mais c’est quoi la poésie ? qu’on m’interroge, hein ? c’est quoi ?
Allez dis, c’est quoi ? c’est quoi ? Hé !? Hé !? c’est quoi ?
Alors, tu réponds pas ? tu réponds pas ?
Mais si que je réponds, attends, tu te calmes, bien sûr, oh !
Je te signale que moi, je vais sur les sites de poésie, alors, hein, tu te calmes, d’accord ? T'es gentil.
Et puis j’aime pas trop qu’on me donne des ordres d’abord.
Où qui sont les Rimbaud, les Baudelaire, les Villon, les Mallarmé ?
Où qui sont ?
Où qui sont, me demande-t-on, alors que moi-même, je ne demande rien à personne,
Alors que je passe tranquillement mon chemin, j’adore passer mon chemin sans rien demander à personne.
On m’arrête, on m’implore, on me supplie, où qui sont ? où qui sont ?
Certains se roulent à mes pieds, avec de la bave qui coule de la bouche, il y en a même un qui m’a poursuivit avec un couteau.
Putain, lâchez-moi.
Mais qu’est-ce que j’en sais, moi ?
Rimbaud est dans le vieux cimetière, avenue Charles Boutet à Charleville-Mézière,
Quant à Baudelaire il est enterré au cimetière du Montparnasse (6ème division),
Mallarmé lui, se fait chier au Cimetière de Samoreau en Seine et Marne,
Villon, j’en sais foutrement rien.
Des fois, vous avez de ces questions.
On se demande.
 
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6 avril 2011 3 06 /04 /avril /2011 00:00
N’ayant en ma possession qu’un courage relatif,
et ne souhaitant me fâcher avec personne,
je me permets de mettre ici tous les commentaires
que je n’ai jamais déposés sur les moult forums de poésies que j’ai fréquentés (parfois très épisodiquement je dois bien l’avouer modestement).
Chacun y reconnaîtra ses petits.
(Plusieurs commentaires sont valables pour plusieurs textes.)

----------- 
Il est nul à chier ton texte.
Il n'y a aucun rythme et à la deuxième phrase on se fait déjà chier.
Quant aux fautes je ne t'en parle pas.
de toute façon je ne peux pas te blairer.
Ta vie de merde garde là pour toi,
ce n'est pas la peine de faire chier les autres avec.
------------  
J'aime ce que tu fais.
en plus j'adore tes gros seins.
-------------
Je n'ai jamais rien lu d'aussi beau depuis la maternelle.
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Je commenterai ce poème ailleurs et sous couvert d'anonymat.
-------------
 
Moi non plus. 
----------- 
Pourquoi ?
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Je ne suis absolument pas d'accord. 
-------------
Je ne vois pas pourquoi je mangerais ta merde.
-------------  
Si tu avais mis émeu à la place de ému à la quatrième strophe, je pense sincèrement que ton poème aurait été mieux.
En plus la rime était bien meilleure avec antivenimeux.
-------------
Parce que ému ne rime absolument pas avec antivenimeux.
------------

La vérité est ailleurs, et ton texte le démontre mieux que n'importe quel discours.
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Je ne répondrai pas à tes insultes sale batard.
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Ce que tu écris me fait penser à un truc que j'ai lu un jour dans des chiottes.
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As-tu déjà entendu parler d'un dictionnaire ? 
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Je ne te dirai pas ce que je pense de ton texte sinon tu vas encore te suicider.
------------ 
Je parie que tu n'as jamais connu le BLED. 
------------
Rimbaud n'est pas un coureur cycliste .
------------ 
Dans quelle langue écris-tu ?.
------------ 
Je ne suis pas certain qu'un étron soit un petit oiseaux des îles
------------ 
à la lecture de vos vers,
je deviens solitaire.
 
------------ 
Tu as bien fait de m'envoyer ta photo, mais je crois pas que ça va être possible 
------------
Je suis désolé pour le malentendu, en fait je me suis trompé de photo, j'ai voulu te l'expliquer mais tu es partie trop vite me laissant seul dans cette chambre.
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2 avril 2011 6 02 /04 /avril /2011 00:00

Ce matin, je me suis réveillé en ayant un enfant.

Il était dans un petit berceau à côté de mon lit à pleurer comme un veau, je dis comme un veau sans aucune garantie car je n’ai jamais entendu pleurer un veau mais je suis à peu près certain que je ne suis pas très loin de la vérité.

D’autant plus qu’une forte odeur de merde est venu me chatouiller les narines, et ça ne m’a pas fait rire du tout.

Je me suis penché pour le voir d’un peu plus près, je ne suis pas resté longtemps car je suis assez sensible du nez.

Qu’est-ce que c’est moche un bébé ! On m’en avait parlé mais je ne pensais pas que c’était à ce point là.

Je suis allé dans la cuisine chercher du lait et comme de bien entendu la vache était déjà parti paître et s’était tant pis.

J’ai fait réchauffer vite fait un petit cassoulet au micro-onde que j’ai ensuite écrasé bien bien, auquel j’ai rajouté un peu d’eau mélangé avec de la craie, pour la couleur, et le tour était joué comme disait Armstrong entre deux piqûres.

Il n’y a vu que du feu car il s’est brûlé gravement, on n’arrive jamais à bien savoir quand c’est trop chaud avec les micro-ondes.

Comme je ne suis pas du genre à me laisser abattre par le premier venu, j’ai pris les choses en mains.

J’ai changé sa couche contre un slip et je lui ai expliqué les toilettes. Je ne suis pas certain qu’il ait compris, d’ailleurs je pense que c’est un étranger car il parle une langue étrange que je ne comprends pas.

J’ai décidé d’en avoir le cœur net parce que je n’aime pas être négligé, surtout de l’intérieur.

J’ai fait ni une, ni deux, ni trois, ni quatre, pas même cinq, pas plus que six ou huit, encore moins neuf, quant à dix je n’en parle même pas comme aurait Alphonse, je l’ai glissé dans mon sac de sport, en prenant bien soin à ce que sa tête dépasse et je suis sorti en moins de temps qu’il ne faut pour compter jusqu'à dix.

 

Au bout de quelques mètres, disons une vingtaine pour être précis, j’ai fatigué un peu des bras, j’aurais dû retirer mes boules de bowling et mes poids et haltères du sac, en parlant des haltères ça m’a donné l’envie d’aller au bistrot que j’ai mis dans mes favoris m’en jeter un.

 

Gustrave le Tenancier a fait deux gros yeux ronds quand il m’a vu entrer, c’est ce qu’il fait de mieux avec le tripoux d’agneau.

Il a pris l’haltère en pleine poire ce qui l’a laissé de marbre de part sa constitution.

-          Cètatoi ? qu’il me dit comme un score de tennis.

J’ai beau lui expliquer que le tennis se joue en set de six jeux, avec deux jeux d’écart sinon il y a tie-break, il n’y a rien à faire ; lui à part la Pelote Alsacienne.

-          T’es fou, lui rétorquais-je du tac au tac.

-          Je me disais aussi, parce qu’il est vert.

-          Il n’est pas vert, il est bleu, dis-je du tic au tic.

-          Vert, vert amiante même, qu’il insista.

Je n’ai pas trop discuté car je suis moi-même daltonien depuis que j’ai lu la collection complète des albums de Lucky Luke.

-          Un petit blanc sec, qu’il m’a proposé.

-          Je le préférerais liquide, ai-je négocié.

-          Il ne m’en reste plus, tout c’est évaporé avec la canicule, tu veux autre chose ?

Je lui ai fait le petit mouvement de la tête de haut en bas et de bas en haut, et ça plusieurs fois alternativement, qui est un code secret entre nous qui veut dire que j’acquiesce.

Je lui ai demandé s’il ne connaissait pas une crèche qui aurait pu accepter le petit contre deux balles de tennis.

Il m’a dit qu’à Noël, il y aurait peut-être une opportunité.

-          ça fait loin, le petit sera adulte d’ici là, m’exclamais-je sans autre forme de procès.

Je lui ai tendu ma veste qu’il a enfilé mais elle ne lui allait pas du tout, surtout au niveau du métatarse.

-          Merci quand même d’avoir essayé, lui ai-je dit amicalement.

Je crois que cet excès de tendresse l’a mis mal à l’aise, on aurait entendu une mouche voler dans un grand magasin.

-          Je vais aller me promener avec le petit dans le parc, coupais-je court.

Et je suis sorti après avoir réglé l’addition sur douze.

 

Sur le chemin du parc, comme de bien entendu, nous avons écouté notre ventre et nous avons cassé une petite graine sur le pouce d’un auto-stoppeur qui nous a remercié bien poliment bien que ça lui ait attiré une nuée de pigeons voyageurs de commerce et qu’il n’y en avait pas pour tout le monde. Ça a déclenché une bagarre générale entre les pigeons voyageurs de commerce vendeurs d’encyclopédiques et les autres.

Comme il y en a qui voulait nous rentrer dans les plumes, nous nous sommes éclipsés totalement comme ça arrive une fois tous les cent ans. 

 

Le parc était désert et j’avais les chaussures pleines de sable.

Il y eu bien vite un attroupement autour de moi car j’étais le seul homme.

Elles se sont toutes extasiées comme savent si bien le faire les femmes dès qu’il s’agit d’un nourrisson.

Elles poussaient de petits cris stridents qui faisait très mal aux oreilles.

Quel âge a-t-il me questionna une femme qui n’en avait pas, tandis qu’une vieille qui devait en avoir quatre vingt dix huit mais qui en paraissait trente dit quelque chose d’autre.

Je n’arrivais pas à détacher mon regard d’une femme brune qui portait un pull jacquard bleu marine avec des bandes jaunes entrecroisées qui la moulait au plus juste et qui devait être d’origine d’Amérique centrale au vu des deux magnifiques mexicains qu’elle arborait, mais j’ai finalement réussi avec un peu d’eau tiède.

Une, qui devait peser au bas mot cent vingt kilos et encore, proposa qu’on fasse un petit rugby puisque nous n’avions rien de mieux à faire.

D’accord fit une Toulousaine, qui avait un fort accent breton, mais sans goal volant car sinon c’est de la triche.

Nous n’avons pas joué longtemps car le petit ne rebondissait pas assez  parce qu’il n’était pas assez gonflé et que personne n’avait de pompe.

Juste avant que tout le monde ne vaque à ses occupations, j’ai donné le nouveau-né en échange de quoi à une femme qui n’en avait qu’un et qui désirait en avoir une paire.

J’était assez content de m’en être débarrassé à si bon compte.

 

Le reste de ma journée ne mérite pas qu’on s’y attarde si je ne veux pas rentrer trop tard.

 

Le soir venu, je me suis mis dans cette position que j’adore pour dormir, c’est à dire bien parallèlement au sol, séparé de celui-ci par un sommier surmonté d’un matelas de bonne facture, que je garde précieusement car il est encore sous garantie, et je me suis endormi du sommeil du juste en me promettant que je n’aurais plus jamais d’enfant.

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29 mars 2011 2 29 /03 /mars /2011 00:00

LE PILALEUR : Le PILALEUR est un JUSTALEUR* qui fonctionne avec des piles ( AAA x4)

 

*Voir le Justaleur quelque part plus bas

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26 mars 2011 6 26 /03 /mars /2011 00:00
L’Europe c’est grand,
Il y a tout un tas de pays très différents.
En Europe, les gens ils parlent pas la même langue.
En Europe, au nord il fait froid,
Il fait très froid même,
Au sud il fait chaud,
Il fait chaud mais ça va,
Sauf quand il y a la canicule qui tue les vieux.
D’un côté de l’Europe, il y a la mer,
De l’autre, il y a des sauvages.
En Europe, il y a des îles,
Dont une très grandes qui est peuplé de Britanniques.
Les Britanniques, ils aiment pas trop l’Europe sauf quand ça les arrange.
En Europe, il y a l’Euro comme monnaie,
Mais pas pour tous les pays,
Parce qu’il y en a, ils ont préféré garder leur franc à eux.
Par exemple, les Britanniques ça les arrangeait pas l’euro.
En Europe, il y a eu des guerres terribles,
Avec des fascistes très méchants.
En Europe, on a fait des génocides.
C’est parce qu’on veut plus de ça qu’on a fait l’Europe,
On en avait un peu marre,
On a dit : on fera plus la guerre comme avant,
Maintenant, elle sera économique la guerre.
Dans la guerre économique, c’est aussi les pauvres qui meurent,
Et ça c’est bien.
Maintenant dans l’Europe, il y a des pays qu’étaient communistes avant,
Ça fait drôle.
Après, l’Europe un jour, elle sera grande comme le monde,
On va commencer par y mettre la Turquie,
Parce que la Turquie, elle a un petit bout en Europe.
Mais l’Europe, elle a pas trop envie.
Parce qu’en Europe on aime plus le Pape que Ben Laden,
Et que la Turquie c’est des musulmans,
Alors ça fait réfléchir.
Le Maroc aussi a demandé à en faire partie,
Mais on est un peu réticent,
Un peu à cause de la géographie quand même,
Et puis surtout à cause que c’est des arabes qui y habitent.
En Europe, il y a encore des rois et des reines,
Mais c’est plus comme avant,
On les respecte plus trop,
Alors ils font des conneries pour se faire remarquer et passer dans les journaux.
L’Europe c’est une belle et grande idée,
En fait, c’est surtout pour être fort comme les Américains.
Les Américains, ils ont fait l’Europe bien avant nous,
C’est pour ça qu’ils sont forts,
Comme avantage ils parlent tous la même langue,
Et ils n’ont pas de Français,
Ils avaient bien les Cajuns, en Louisiane,
Mais ils les ont vite maté,
Faut dire, avec l’accent ridicule qu’ils ont les Cajuns sont plutôt comiques.
Voilà, vous en savez un peu plus sur L’Europe,
J’espère que ça vous a appris des choses.
 
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