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22 mai 2006 1 22 /05 /mai /2006 00:00
Voilà, ça y est
Ils l’ont fait
Ils ont tué la poésie
Hier
Ce matin les oiseaux ne chantent plus
Vous avez remarqué ?
Ils chantent plus
Les oiseaux
Chut




Ils chantent plus je vous dis
Et la mer
Que ceux qui habitent près de la mer aillent voir
Elle danse plus le long des golfes clairs
Elle a même plus de reflets qui changent
Allez-y
Ceux qui habitent à coté
Allez-y
Vous verrez
Je vous dis pas de menterie
Ils l’ont tué
hier
Et tiens, les fleurs
Elles sentent plus rien
Même les marguerites qui sentent un peu la merde d’habitude
Elles sentent plus rien
Sentez je vous dis
Rien
Pas le bout d’un arôme de merde
Je vous dis pas de menterie
Ils l’ont tué je vous dis
Et encore tiens,
La preuve qui prouve

Allez chercher un recueil de Dominique de Villepinte
Vous savez
Le poète
Vous verrez
Allez-y
Ouvrez-le je vous dis
Vous verrez
Y aura plus un seul poème
Y aura plus de lettre
Ce sera tout vide
Plus de C plus de P plus de E
Y aura plus que des pages blanches

Ouvrez-le je vous dis
Ils ont tué la poésie
Hier

Il y aura rien





Ah non,
tiens
Il y a encore des trucs dans son bouquin


Merde alors
C’est vrai
Ils ont vraiment tué la poésie.
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20 mai 2006 6 20 /05 /mai /2006 00:00
Vite,
Un mot,
Un seul mot,
Que je devrais dire,
Je cherche éperdument ce mot,
Il doit bien exister ce mot,
Un mot,
Un mot d’où ?
Dans quelle langue ?
Mon royaume pour un mot !
 
Juste un mot pour le dire,
Un mot qui passe,
Que j’attraperais au vol,
Un mot de passe,
Qui ouvrirait ton cœur,
Un bon mot,
Bien gentil, bien poli,
Propre sur lui,
Pas gros,
Ni petit,
Pas un de ces mot plus haut que l’autre,
Non, juste le mot qu’il faut,
Celui qui est juste avant le mot de trop,
Le mot qui n’est pas pour rire,
Qui ne se prend pas pour un autre,
 
J’ai pas l’air,
Planté là,
Sans bouger,
A rien dire,
Mais dans ma tête,
Tu vois ma tête ?
Ça semble vide ?
Mais non,
Dedans,
Je cherche un mot,
Je l’ai sur le bout de langue,
Qu’est-ce qu’il fout là ?
Ce mot,
C’est bien le dernier endroit où il devrait être,
Ce mot,
J’ai pas la langue assez longue pour le lire,
Et puis tu croirais que je te la tire,
Ah, si seulement nous avions un chat !
 
J’en ai plein de mots dans mon cerveau,
Qui me servent à rien,
Tiroir,
Grenouille,
Calisson,
Ongle,
Crevette,
Pantalon,
 
Un mot,
Un verbe,
Un adjectif,
Que je devrais dire,
Un seul mot,
Un mot,
Vite,
Un mot qui remplacerait toutes les phrases que je n’ai pas dites :
Pour que tu restes :
 
-          Pars !
 
 

Et tu es restée, juste pour me contredire.

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19 mai 2006 5 19 /05 /mai /2006 00:00
 
Sous le pont Mirabeau grouille l’obscène
Et les rôts lourds
Faut-il que je ramène
Une cruche toujours à moitié pleine.
 
Vienne la pluie comme on pleure
C’est le jour demain je meure.
 
De mains en mains nous passons la vinasse
Tandis que saoul
Gueulons aux gens qui passent
Des éternels gros putain de ta race.
 
Vienne la pluie comme on pleure
C’est le jour demain je meure.
 
Ma chair est comme cette eau croupissante
Et ces gravats
Sur mon crâne des lentes
Nichées aux creux de croûtes purulentes.
 
Vienne la pluie comme on pleure
C’est le jour demain je meure.
 
Passent les jours où je fus capitaine
N’y plus penser
Nier ma vie urbaine
Sous le pont Mirabeau grouille l’obscène.
 
Vienne la pluie comme on pleure
C’est le jour demain je meure.
 
(Photographie : Declik)
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18 mai 2006 4 18 /05 /mai /2006 00:00

 

Si seul dans cette ville
Et mon *« censuré »* en exil
Je *« censuré »* mon *« censuré »*
Tout le jour et la nuit

C’est un soir de décembre
Que dans la triste chambre
Une si jolie *« censuré »*
Sous mes yeux s’est *« censuré »*

Ce *« censuré »* de *« censuré »*
Encore m’ *« censuré »*
Le *« censuré »* qui a *« censuré »*
N’a rien pu censurer

Je *« censuré »* toujours
Le tendre *« censuré »*
De ce charmant *« censuré »*
Qui *« censuré »* mon *« censuré »*




(Afin de rester en harmonie avec la haute tenue de ce blog et de ne pas contrevenir aux règles draconiennes que je me suis fixées à l’aide de deux pinces à linge, j'ai tenu à censurer moi-même les quelques termes qui auraient pu choquer les âmes sensibles.)

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11 mai 2006 4 11 /05 /mai /2006 00:00
Au château des brisés roule la peine
Les chagrins lourds
Faut-il qu’un temps j’y vienne
La voie venait directe de Vincennes.
 
Chienne la vie donne l’heure
Jour où s’en vont les malheurs.
 
Des mains en moins des corps qui cassent
Groggy de coups
Sur leur frêle carcasse
Des éternels pitiés les menacent.
 
Chienne la vie donne l’heure
Jour où s’en vont les malheurs.
 
La chance était aux abonnées absentes
Leur vie n’est pas
Cette joie éclatante
Ils ont perdu le contrat après-vente.
 
Chienne la vie donne l’heure
Jour où s’en vont les malheurs.
 
D’hôpitaux en hôpitaux ils promènent
Leurs os cassés
Et leur face vilaine
Au château des brisés roule la peine.
 
Chienne la vie donne l’heure
Jour où s’en vont les malheurs.
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9 mai 2006 2 09 /05 /mai /2006 00:00
Ton nom aux oiseaux je le chante,
Je t’aime en seclet la Malie,
Mon lêv’ c’est qu’un joul on s’malie,
Mêm’ si avec moi t’es méchante.
Poulquoi tu lis de moi tout l’temps ?
Tu dis que j’ai des gland’zoleilles,
Pis un gland nez, pis des gland’dents,
Poulquoi tu dis des choses paleilles ?
Malie, sais-tu si ça m’fait mal
Quand j’te vois lile avec les gars
Et avec eux paltil au bal ?
La Malie, poulquoi tu m’aim’pas ?
Tu sais, de la fen’tl’ de chez nous
Chaque joul, la Malie, je t’espionne.
J’te vois avec ta jolie blouse,
Cell’ qui descend plesqu’aux genoux,
J’te vois bondil comme une lionne
Poul éviter les lalges bouses
Que laiss’ devant les glos bestiaux
Que tu mènes aux plés en chantant.
Poulquoi tu lis de moi tout l’temps ?
La Malie, faudlait que tu saches,
Je clois ben que de ce tloupeau,
C’est sul’ment toi qu’est la plus vache !
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8 mai 2006 1 08 /05 /mai /2006 00:00
A la claire fontaine,
M’en allant promener
J’ai trouvé une poubelle
Couverte d’araignées

Il y a longtemps sans problème
J’aimais venir m’aérer.

Sous les feuilles d’un chêne,
Un vieux vélo rouillait,
Caché sous quelques branches
Un rossignol sentait

Hante, rossignol, hante
Le cœur de la forêt,
Toi qui il faut bien dire
Se l’est fait explosé

J’ai vu sous un abri
Des boites entassées
Et encor d’autres choses
Qui sentaient bien mauvais

J’ai marché sur une chose
Qui m’a collé au pied,
Chewingum à mon avis
Qui fut à peine mâché

A la claire fontaine
Je suis pas près d’y retourner !
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7 mai 2006 7 07 /05 /mai /2006 00:00
Tous le long de la vie vont les semaines
Et les beaux jours
Faut-il que j’en convienne
La mienne allait toujours trop incertaine.
 
Vienne l’ennui donne l’heure
L’amour n’est pas je me meure.
 
Les mains sur les yeux nous baissons la face
Tandis que fous
Perdons le temps qui passe
Des éternels regrets laisseront place.
 
Vienne l’ennui donne l’heure
L’amour n’est pas je me meure.
 
Ma vie passe comme cette eau dormante
Et mon cœur bat
Rêvant la femme aimante
Trop fatigué d’une si longue attente.
 
Vienne l’ennui donne l’heure
L’amour n’est pas je me meure.
 
Noir est le sang qui coule dans mes veines
C’en est assez
Ces chimères anciennes
Tout le long de ma vie vont les sirènes.
 
Vienne l’ennui donne l’heure
L’amour n’est pas je me meure.
 
(Photographie : Declik)
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5 mai 2006 5 05 /05 /mai /2006 00:00
Ô Monde sans Poète
Si triste au temps qui coule
Monde sans peut-être

Ô Monde sans Poète
C'est pan de mots qui s'écroule
Monde sans fenêtre

Ô Monde sans Poète
Où sont les fous dans la foule
Monde qui s'arrête


(Indication de lecture :
Prononcez Moooonnnnnde sans poèèèèèteeeee...
- il est conseillé pour parfaitement apprécier
cette oeuvre majeure d'écouter le discours
prononcé par André Malraux lors du transfert
des cendres de Jean Moulin au Panthéon
" Entre ici Jean Moulin, avec ton terrible cortège...")
 
 
On ne peut pas être au top tous les jours.
 
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4 mai 2006 4 04 /05 /mai /2006 00:00
Je viens de prendre quelques rides
Putain j’ai une sale gueule
Comme la maison me paraît vide
Voilà que je parle tout seul
Le lit est devenu trop grand
On avait commandé un cent quatre vingt
Je me suis perdu en t’y cherchant
C’est le Grand Large de chez IKEA
Il faudra perdre nos habitudes
A voir traîner tes petites culottes
J’y arriverai le temps m’aidera
La vache il est déjà dix heures
Dans cette chambre maintenant règne
Je vais aller me faire un café
Comme une odeur de solitude
Je vais aérer un peu la pièce
Je ne veux pas changer les draps
Quoique je devrais quand même
Ton parfum encore les imprègne
En fait ils sentent plus les pieds qu’autre chose


Tout dans cette pièce me rappelle
On a fait de sacrés partouzes
Ô combien tu étais belle
Sauf les lendemains de cuite
Les murs, témoin de notre amour,
Faudra que je nettoie les taches
Me racontent les premiers jours
J’étais coincé quand j’y pense
La découverte de nos corps
Il m’a fallu au moins un mois
Et puis l’amour jusqu’à l’aurore
Ça c’était au début
Ce doux sourire lorsque tu dors
Tu soufflais les petits pois
Tu aimais le café bien fort
T’as jamais su faire un bon café
Ton nom est devenu absence
Je vais me beurrer une tartine
Un synonyme de silence
Salope t’as bouffé toutes les biscottes

Aujourd’hui te voici fantôme
Et le pot de confiture
Esprit qui hante ma mémoire
Tu l’as refoutu vide dans le frigo
Qui me murmure notre histoire
J’ai plus rien à bouffer
Londres, Bruges, Amsterdam et Rome
Ça m’a coûté bonbon
Mais je ne veux pas me souvenir
Je suis à découvert
Laisse-moi, pourquoi me punir
T’as oublié tes tampax
Je veux briser toutes les glaces
T’avais un goût de chiotte
Cet appartement froid me glace
Je vais fermer la fenêtre
Il faudra bien que je m’y fasse
J’ai rendez-vous avec Solange
Puisqu’un autre a prit ma place
Bon courage.
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