2 septembre 2009
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10:00
Si j’étais un poète
J’irais vous chier des vers
Dessus votre paillasson
Où y a marqué " BIENVENUE "
Sous un petit dalmatien
Je vous ferais sentir des fleurs
Mais juste celles qui puent
Et qu’ont pas de pétale
Et qui sont moches
Et qui piquent
Rien que parce que j’en ai envie
J’éplucherais des oiseaux
Je boufferais de la lune
Je lâcherais des vents
Je peindrais le soleil en noir à l’encre de chine que j’aurais fait venir spécialement de Hong Kong par un Triporteur Slovène
Je vomirais le ciel avec des petits bouts d’étoiles dedans pour faire joli
Je dénoyauterais des rats
J’enfilerais des merles
Je n’égorgerais que des rouges-gorges
Parce que je suis lâche
J’écraserais une larme à coups de talon
J’endimancherais des cadavres
J’émincerais des obèses
J’écaillerais du lait
Je saussissonerais des cloches
Je vous raconterais la mer avec un beau nez rouge
Et j’irais emmerder des mérous qu’ont rien demandé à personne
Je vous filerais des coups de poignards avec des mots pointus et des accents aigus
Parce que j’aime bien
J’escaloperais des petits veaux élevés sous la mer
Je boirais comme un trou perdu
Je fumerais des saumons
Je goupillerais bien mon cou
J’inviterais des enfermières à vous faire des piqûres de rappels dans les fesses avec des seringues aussi grosses que des concombres
Je vous raconterais que pourtant la montagne elle bêle quand le printemps vient d’arriver
Je dessinerais des taches sur des chevaux sauvages
Et je leur ferais un long cou, d’au moins trois mètres facile
Et je leur mettrais deux petites cornes sur le dessus de la tête
Et j'appellerais ça des girafes
Et faudra pas me demander pourquoi
Je vous dirais l’amour
Que ça fait mal aux seins
Que ça fait battre le cœur
Mais que c’est même pas vrai
Que le cœur y bat tout seul
Il a besoin de rien
Et surtout pas de ça
Et surtout pas de ça
Ah si j’étais un poète
J’aurais pas fini de vous faire chier