21 août 2007
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Ô rage ! Ô désespoir ! Ô retraite ennemie !
N’ai-je donc tant couru que pour cette infamie ?
Mon crâne dégarni en a fait tant plier,
Dois-je voir en un soir flétrir tant de lauriers ?
Mon pied, qu’avec respect toute la France admire,
Mon front qui tant de fois vous a sauvé du pire,
En quatre vingt dix huit, c’est lui qui par deux fois
Propulse sur corner la balle au fond des bois.
Ô cruel souvenir de ma gloire passée !
Œuvre de tant de buts en un soir effacée !
C’est à ma dignité, fatale au footballeur !
Qu’il a osé toucher, cet Italien truqueur !
Pour mon dernier éclat, le laisser pour le compte
Et rentrer au vestiaire ou vivre dans la honte ?
Sans même réfléchir, j’ai choisi mon honneur,
Il est grand l’Italien, j’ai frappé près du cœur.
L’arbitre sans rien voir, me sort sans même un signe.
Qui me montre du doigt, m’en a su rendre indigne.
Et toi, de mes exploits glorieux instrument,
Et plus encor mon pied inutile ornement,
Fier, jadis tant à craindre, et qui dans cette offense
N’a eu qu’une occasion de percer leur défense.
Va, quitte désormais le stade de Berlin,
L’Italien a marqué, la coupe est dans sa main.